Compagnie des Indes
Le Boullongne (42)
Flûte de 600 tx. (1759-1761)
Olivier Bello
Comme le montre cette photo, les travaux vont se
poursuivre en affinant le décor de la poupe du Boullongne. Un cheminement
méthodique sera indispensable pour parvenir au meilleur résultat.
Dans un premier temps, on va constituer les feuilles
d'achante qui servent à garnir les bords externes du tableau arrière. Un
premier essai a consisté en formant le bouquet d'une seule pièce, mais, le
résultat s'étant révélé décevant, j'ai préféré former chaque pièce de façon
indépendante avant de réaliser un assemblage définitif de tous les éléments. De
cette manière, la séparation des diverses parties est beaucoup plus agréable à
l'oeil.
Une légère différence entre les les deux parties ne
nuira pas à la vision d'ensemble, bien au contraire.
Une fois que ces deux ensembles sont mis en réserve,
on peut s'occuper du faisceau qui donne sa limite à la partie supérieure du
tableau de poupe. Il faut rechercher la plus grande régularité possible dans le
prolongement des filaments de bois entre eux, d'où l'utilisation d'un
tarabiscot pour former une pièce unique, qui sera ensuite découpée pour
permettre de disposer les sortes de croix qui en séparent les différentes
parties.
Pour former le croisement, on se sert d'un élément qui
recouvre la tranche de la totalité du faisceau, et de deux demi-éléments qui le
complétent pour achever le profil de la croix. Le jour qui reste entre les
diagonales sera comblé par la découpe de petites parties triangulaires du
faisceau.
Suit naturellement le collage des diverses parties sur
le tableau arrière, en prévoyant l'espace central qui correspondra au support
du fanal de poupe, et aux limites des bouquets de feuilles d'acanthe.
Pendant ce temps, on aura pris le temps de fabriquer
les pendentifs qui représentent des pièces de tissu, séparées par des sortes de
boutons, en-dessous desquels se trouvent des espèces de fleurs qui viennent
agrémenter le décor de la poupe. On peut maintenant mettre en place le support
du fanal de poupe qui est fait de cinq éléments travaillés un par un avant
d'être assemblés et collés à la limite du plat-bord.
Il reste encore à réaliser la pièce en forme de
coquille qui recevra le cartouche du vaisseau. Il est fait en quatre parties,
une centrale qui fait penser à une coquille saint-jacques, deux pièces
latérales qui imitent un ensemble de feuilles de chêne, et une décoration
supérieure.
Pour l'instant on se contentera de coller cet
assemblage au-dessus de l'ouverture de la jaumière, pour ne rapporter que plus
tard les lettres qui représentent l'identité du vaisseau.
Avant de se tourner vers les faces latérales du
tableau de poupe pour procéder aux finitions des bouteilles du Boullongne,
quelques opérations sont encore indispensables: par exemple, mettre en place
les baux du gaillard d'arrière, afin de pouvoir installer les cordages qui
maintiennent certaines des fenêtres de la grande chambre en position ouverte.
Dans cette logique des travaux, on procède à la pose des
baux du gaillard d'arrière, qui s'accompagne des indispensables saillies sur la
face supérieure nécessaires à l'implantation des lanternes, avant la pose des
traversins.
.
Cette installation permet la mise en place des
barrotins qui vont permettre de soutenir les bordages du plancher du gaillard.
On remarquera les nombreuses lanternes, équipées de fibres optiques, situées
sous les baux de celui-ci.
La pose du plancher commence avec celle des
caillebotis placés de façon centrale, et dont chaque croisement de lattes est
muni de quatre chevilles de 0,15 mm de diamètre. De larges ouvertures sont
ménagées afin de préserver la vision des hommes qui travaillent sur le grand
cabestan, ou celle du repas dans la grande chambre, sans oublier quelques
scènes, coquines ou non qui peuvent se produire dans les cabines des officiers.
Pour permettre le ponçage de cette surface sans
introduire trop de poussière dans les niveaux inférieurs, on masque les jours
du plancher du gaillard avec un adhésif. Ceci permet de travailler en toute
tranquillilité pour parvenir à une surface exempte de tout relief qui pourrait
se révéler disgracieux.
Lorsque la finition est effectuée, on peut apprécier
la surface considérable du gaillard d'arrière du Boullongne.
Un petit retour en arrière fait mieux comprendre le
choix des ouvertures laissées au niveau du plancher du gaillard: il s'agit de
la future implantation des cages à poules, particulièrement grandes, qui
nécessitent un support pour chacun de leurs pieds.
Pour continuer l'intallation du gaillard d'arrière, on
pose l'étambrai du mât d'artimon, qui a la particularité d'être percé de deux
orifices longitudinaux pour le passage des drosses du gouvernail.
J'ai commis l'erreur de les garnir de fer blanc, alors
que la réalité voudrait que l'on se serve de cuivre; cette erreur sera réparée
sous peu...
En attendant, on peut apprécier le travail effectué
sur le gaillard d'arrière du Boullongne, avant de mettre en place ses
plats-bords et leurs accessoires, pour poursuivre les finitions en remontant
vers la proue du vaisseau.
La fin de ce propos présente une vue de la poupe du
bâtiment, dans l'attente des prochains développements...
Olivier Bello.